Supplément linguistique : parler québécois
Depuis bientôt 6 mois que nous sommes ici, nous commençons à comprendre (voire adopter) une partie de leurs expressions typiques et délicieuses… Ce serait trop dommage de ne pas vous en faire profiter! Nous avons donc composé un petit lexique à votre intention… Par choix, nous allons omettre la quantité de mots anglais que nous décelons quotidiennement dans le parler de nos amis outre-atlantiques; mais je dois souligner que je suis constamment stupéfaite de la facilité qu’ils ont à employer des termes anglais tout en francisant à outrance toutes les expressions auxquelles nous sommes habitués. Et tout en nous reprochant, bien sûr, d’employer beaucoup trop de mots anglais…
Voici donc quelques exemples de faux-amis, mots devenus désuets en Europe et autres étrangetés rencontrées dans le parler québécois!
- Allô : s’emploie pour dire Bonjour ou salut
- Bonjour : s’emploie aussi pour Au revoir ou bonne journée
- Bon matin ou bon après-midi s’emploient très régulièrement
- ça va bien ? ou ça va tu ? = ça va ?
- C’est correk’! T’es correk? Chu correk! : pour tout… comme pour dire c’est bon, pas de problème… Les Suisses vont dire « ça joue », les Français « ça marche », et les Québécois… « C’est correk »; qui est une abréviation de « c’est correct »
- Bienvenue, ou aussi « ça fait plaisir » : En réponse à un merci
- Parler des deux coins de la bouche : Avoir deux discours opposés, ne pas être franc… entendu pour parler de Mr Trump
- Pas pantoute, aucune idée d’où ça vient, mais ça veut dire pas du tout
- Pas personne, ça veut juste dire personne, en fait. Y’a pas personne qui trouve ça bizarre ici. 🙂
- Chaque fois qu’on dirait « Comme ça », ils disent « de même ». Une chose comme ça devient une affaire de même. Ne me regarde pas comme ça devient Regarde moi pas de même, lo!
- Ah oui parce que les là sont prononcés lo. Les « pas » aussi deviennent po. « Ché po, lo » signifie « Je ne sais pas, là. »
- Jaser = causer
- Niaiser = faire une blague, déconner…
- C’est plate = c’est nul ou mal fait
- Ta blonde = ta copine
- Ton chum = ton copain
- La bouffe = le repas et c’est pas vulgaire (merde non plus, n’est pas considéré comme un gros mot ici, d’ailleurs)
- Magasiner = faire les courses
- La salle de bain, ou la toilette = les WC (même si ils sont publiques)
- Les bobettes = les culottes
- Les culottes = les pantalons
- Les bas = les chaussettes
- Ch’u (je suis) déménagé = J’ai déménagé. Ah ben oui, ici ce n’est pas transitif, c’est un état. Je suis déménagé… Bon.
- Ce n’est pas un week-end, c’est une fin de semaine.
- On ne va pas prendre un repas au drive mais au service à l’auto.
- Autre particularité, pour dire tonton, on dit: Mononcle. Donc ça fait Mon mon-oncle. Et ça peut marcher pour Ma ma-tante. Mais un peu moins souvent.
- L’est don’ ben blond! Est full cute! Traduction: Il est tellement blond! Il est mignon! On y a eu droit partout – et je veux vraiment dire PARTOUT – où on est allés.
Des expressions peuvent aussi être prononcées un peu étrangement, comme: Sont toutes vos enfants? (C’est tous vos enfants ?) On m’a souvent posé cette question, je me demande encore si c’est parce qu’ils ne sont pas habitués à plus de deux enfants pour une maman ou si c’est qu’ils ont peur que j’en aie volé un ou deux…
Poser une question s’accompagne facilement de -tu, qui fait office d’interrogatif. Comme: Tu t’es-tu coiffé ? (T’es-tu coiffé ?) ça va-tu? ou: vous aimez-tu ça, le Québec?
Une autre expression que je n’avais pas entendue ailleurs qu’aux USA, mais qu’on entend ici en français… Pôv-toé : entendez « pauvre toi! » C’est une expression d’empathie, qui signifie que la personne qui parle entend la difficulté dans laquelle est ou était son interlocuteur, et compatit. On peut la décliner à toutes les personnes: pôv’ lui; pôv’ vous…
Pour finir, on vous laisse ces deux vidéos, qui certainement vous expliqueront encore mieux que nous certains détails de l’utilisation de cette langue si belle, le Français; mais en version québécoise.